La population humaine a connu une croissance exponentielle au fil des ans. Aujourd’hui, nous sommes plus de 7 milliards de personnes, et d’ici 2050, nous serons plus de 9 à 10 milliards d’habitants. Heureusement pour notre survie, la production alimentaire (qui a dû s’intensifier) a réussi à suivre notre augmentation. Malheureusement, cette dernière est tout sauf tendre avec l’environnement.
Quels sont les problèmes environnementaux découlent de la production alimentaire ?
La dégradation des sols
Une étude récente des Nations unies a estimé que la perte de sols fertiles s’élève à 24 milliards de tonnes par an. Cela équivaut à la perte d’environ la moitié de la couche arable de la Terre au cours des 150 dernières années. L’agriculture et les pratiques agricoles intensives sont à l’origine de cette perte en accélérant l’érosion des sols et en réduisant leur fertilité. L’érosion est naturellement provoquée par les précipitations et le vent, mais la production alimentaire peut accroître les taux d’érosion en raison de la conversion des terres (comme la déforestation) de la végétation naturelle en cultures agricoles.
Les méthodes de culture telles que le labourage peuvent endommager davantage la structure du sol, réduisant la profondeur et la structure du profil du sol et le rendant moins apte à la croissance des cultures à l’avenir. Dans le cas le plus extrême, l’érosion du sol peut conduire à la désertification, c’est-à-dire à la transformation de terres auparavant fertiles en désert.
La fertilité du sol est déterminée par la matière organique et les éléments nutritifs du sol qui sont disponibles pour la croissance des plantes. Lorsque les cultures sont pratiquées intensivement en monoculture, année après année, sur le même sol, la matière organique et les nutriments sont éliminés à chaque récolte. Les engrais chimiques sont généralement utilisés pour compléter la fertilité du sol, avec pour effet secondaire potentiel la pollution des cours d’eau ou une dégradation supplémentaire de la santé du sol.
Utilisation et pollution de l’eau
Bien que plus des deux tiers de la surface de la planète soient recouverts d’eau, seuls 3 % de cette eau est douce et 1 % est disponible pour la consommation humaine. La production alimentaire représente 70 % de la consommation mondiale d’eau. La demande en eau de l’industrie alimentaire devrait augmenter à mesure que la population continue de croître.
Avec la croissance économique des pays en développement, les régimes alimentaires à base d’amidon ont été délaissés au profit de la viande et des produits laitiers, plus gourmands en eau et dont l’empreinte hydrique est associée.
Outre la consommation d’eau considérable, l’utilisation inappropriée de pesticides et d’engrais, la mauvaise gestion du fumier animal, ainsi que les pratiques inefficaces de l’industrie agroalimentaire entraînent la pollution des eaux souterraines et de surface. Ce qui réduit encore l’accès à une eau douce sûre et propre.
Engrais chimiques et produits agrochimiques
La conception et l’utilisation à grande échelle des engrais chimiques et des pesticides ont constitué une évolution importante de nos pratiques agricoles, qui nous a permis de nourrir une population croissante. L’augmentation de l’utilisation des produits agrochimiques a été la plus prononcée dans les années 1960 et, dans de nombreux cas, elle a coïncidé avec l’approche consistant à cultiver en monoculture des plantes à haut rendement qui répondraient à ces produits chimiques.
À peu près à la même époque, des réductions spectaculaires de la biodiversité des espèces ont été enregistrées dans le monde en développement. Certains de ces impacts sont directs, comme la toxicité de certains produits chimiques pour la faune. L’effet tristement célèbre du DDT sur les populations d’oiseaux en Amérique, en est un exemple. Plus récemment, l’impact des produits agrochimiques sur le déclin des populations d’abeilles a été identifié au Royaume-Uni.
L’élevage industriel et ses effets
L’élevage industriel a permis de réduire la superficie des terres nécessaires à la production de viande, mais ces exploitations polluent gravement l’air et l’eau. Les déchets de ces animaux finissent dans la nature et présentent un risque constant de contamination de l’eau potable et affectent gravement la qualité de l’air des zones voisines.
Il a également été démontré que la production massive de viande est l’un des principaux responsables des émissions de dioxyde de carbone, qui sont à leur tour la principale cause du changement climatique. On estime que l’industrie de la viande est responsable d’environ 9 % des émissions totales de dioxyde de carbone.
Enfin, l’élevage constitue une menace sérieuse pour les écosystèmes locaux et la biodiversité. Pas moins d’un quart de la surface de la Terre est utilisé pour le pâturage et environ un tiers des terres arables sert à produire des aliments pour animaux. En conséquence, les espèces sauvages luttent contre le manque d’habitat, et certaines sont même menacées d’extinction.